24 MARS 2020 source : https://www.vdlv.fr/2020/03/24/echelle-des-risques-inhalation/
UN CONSTAT DE BASE ALARMANT
L’échelle des risques en inhalation répond à une idée reçue largement présente dans l’esprit des français. D’après le Baromètre de Santé publique France 2017, la majorité de la population française (51,5%) pense que le vapotage est, au moins, aussi nocif que le tabagisme soit une augmentation de 8,1% par rapport à 2014 (le précédent chiffre étant de 43,4%). Cette augmentation est confirmée par un sondage BVA-Sovape. Publiée en 2019 et réalisée sur un échantillon de 1 000 français, cette enquête démontre que 59% des sondés pensent que la vape est, au moins, aussi nocive que le tabagisme. Plus préoccupant, en 2017, pratiquement 60% des fumeurs quotidiens pensaient que le vapotage ne constituait pas une réduction des risques par rapport au tabagisme. Ils étaient 19,5% à estimer, d’ailleurs, que vapoter est plus risqué que de fumer du tabac.
Pourtant de nombreuses études scientifiques, ainsi que la majorité des professionnels de santé, s’accordent à dire que la vape est bien moins nocive que le tabagisme et constitue une aide au sevrage tabagique. L’échelle des risques en inhalation proposée par VDLV s’attache à répondre à cette mésestimation de la nocivité du vapotage par la population, en général, et par le fumeur en particulier.
QU’EST-CE QU’UNE ÉCHELLE DES RISQUES EN INHALATION?
L’échelle des risques est une représentation graphique permettant une comparaison qualitative des risques induits par différentes pratiques ou modes de vie. Elle prend la forme d’un axe sur lequel nous avons positionné différents éléments. Ces mêmes éléments sont considérés selon l’estimation de leur nocivité basée sur des données disponibles dans la littérature. L’objectif de l’échelle est pédagogique et vise à informer sur les risques qu’impliquent le vapotage, par rapport au tabagisme. Cette comparaison qualitative met en avant des pratiques et modes de vie qui concernent des millions de personnes. L’échelle des risques mise à disposition par VDLV relève d’un travail réalisé par un laboratoire partenaire : ingésciences. Toutes les données utilisées pour établir cette « échelle des risques en inhalation » sont disponibles dans la littérature scientifique. Il s’agit là d’une représentation visuelle pour en faciliter sa compréhension.
INFORMATIONS RELATIVES AUX DIFFÉRENTS ÉLÉMENTS
L’AIR DE LA MONTAGE :
Les zones d’altitude, où l’air circule mieux, sont moins touchées par la pollution humaine qui a tendance à rester dans les vallées. De plus, l’activité humaine reste limitée dans ces zones d’altitudes. Ainsi la qualité de l’air est meilleure dans les montagnes (en altitude) que dans les vallées ; les plaines ou les villes.
L’INHALATEUR THÉRAPEUTIQUE DE NICOTINE :
L’utilisateur de ce dispositif s’expose à un air contenant de la nicotine et, le plus souvent, du menthol. Nous rappelons que, dans des quantités raisonnables, la consommation de nicotine et de menthol ne constitue pas un risque toxicologique pour l’homme.
LE DIFFUSEUR D’HUILES ESSENTIELLES :
Ces dispositifs diffusent, par une aérosolisation douce (40°C), des molécules odorantes dans l’air intérieur d’une habitation. Bien que certaines de ces molécules puissent être irritantes ou allergisantes (limonène, linalol, eucalyptol…) les faibles quantités diffusées ne constituent qu’un risque faible pour les utilisateurs. En revanche, certaines huiles essentielles peuvent contenir des composés à risques pour l’homme. Ces ‘’composés organiques volatils’’ (formaldéhyde ; acétaldéhyde ; propionaldéhyde…) sont retrouvés dans l’air intérieur après vaporisation et peuvent augmenter le risque auquel s’expose un utilisateur de ce type de dispositif.
L’AIR DE PARIS :
L’air de la capitale est composé, entre autre, de particules fines (dues à l’activité humaine), de composés organiques volatils (formaldéhyde ; acétaldéhyde ; acétone ; benzène…) ou d’oxydes d’azote (NO2). Les principales sources de ces polluants sont une densité humaine importante impliquant un trafic routier particulièrement dense et une concentration d’industries manufacturières. Ainsi certains organismes de santé estiment que vivre 1 an à Paris équivaut à fumer 9 paquets de cigarettes. En 2016, en France, la pollution atmosphérique a tué 48 000 personnes. C’est plus que l’alcool (41 000) mais moins que le tabac (73 000).
LES BOUGIES PARFUMÉES
L’utilisation de bougies parfumées dans un espace clôt, comme une habitation, contamine l’air intérieur en libérant notamment des BTEX (benzène ; toluène ; ethylbenzène …) ; ou encore des particules fines. Composés hautement toxiques, ils constituent un risque loin d’être anodin pour toutes personnes qui y seraient exposées régulièrement.
LA FUMÉE PRODUITE LORS D’UN DRY PUFF
Un dry puff provient de l’assèchement de l’élément chauffant d’une cigarette électronique. Cet assèchement entraîne l’élévation de la température de chauffe du dispositif qui devient comparable aux températures mesurées lors de phénomènes de combustion. Ainsi, un utilisateur qui s’expose à un dry puff, pourrait s’exposer à de nombreux produits de combustion hautement toxiques. Une étude s’attachant à décrire ce phénomène montre que les niveaux de formaldéhyde ; d’acétaldéhyde et d’acroléine sont multipliés plusieurs dizaines de fois (60 à 250 fois) par rapport aux niveau mesurée lors d’un fonctionnement normal d’une cigarette électronique.
LE TABAC CHAUFFÉ
Les dispositifs de tabac chauffés chauffent du tabac à des températures se situant entre 350 et 400°C. Bien que nous ne puissions parler de combustion, ces températures impliquent des phénomènes de pyrolyses qui dégradent les constituants du tabac. Ainsi, de nombreuses études démontrent que les utilisateurs de ce type de dispositifs s’exposent à du monoxyde de carbone, des composés organiques volatils (acroléine ; acétone …) ou encore à des hydrocarbures aromatiques polycyclique (goudrons, naphtalène ; pyrène…).
LE FEU DE CHEMINÉE (POÊLE À BOIS ET/OU GRANULES)
Le chauffage d’une habitation par l’utilisation d’un poêle à bois ou d’une cheminée constitue l’une des pratiques les plus polluantes pour l’air intérieur d’une habitation après le tabagisme. En effet la combustion du bois libère de nombreux composés toxiques et cancérogènes (monoxyde de carbone ; oxyde d’azote ; hydrocarbures aromatiques polycyclique ; nanoparticules…). L’exposition régulière à ce type de composés entraîne un risque important pour les personnes chauffant leur habitation avec des combustibles solides.
L’AIR DE PÉKIN ET DHAKA
Particulièrement polluées, ces villes constituent un environnement extrêmement toxique. Certaines mesures récentes réalisées au cœur de ces mégapoles lors de pic de pollution montrent que 15 minutes dans la rue sont équivalentes à la consommation d’une cigarette en terme de toxicité. Vivre une journée à Pékin lors d’un pic de pollution revient à fumer plus de 4 paquets de cigarettes dans la journée ! (avec inhalation de particules fines ; d’oxydes d’azote NO2 ; de formaldéhyde ; d’acétaldéhyde ; d’acétone ; de benzène… en grandes quantités)!
LE TABAGISME
Pratique de consommation courante la plus meurtrière dans l’histoire de l’Humanité, le tabagisme consiste à inhaler quotidiennement de la fumée provenant de la combustion de tabac. Aujourd’hui, nous estimons que la fumée de tabac est composée d’environ 2300 molécules. Parmi celles-ci, 546 ont été étudiées quantitativement. Il en ressort que 98 composés toxiques induisent un risque pour la santé humaine (60 d’entre eux sont d’ailleurs cancérogènes). L’importante toxicité du tabagisme pour le fumeur provient de la composition chimique de la fumée mais aussi de son exposition répétée et quotidienne s’étalant sur plusieurs années (à des composés aromatiques polycycliques comme le goudron ; monoxyde de carbone ; oxydes d’azotes ; alcaloïdes du tabac ; nitrosamines du tabac ; composés organiques volatils ; métaux lourds ; composés chlorés ; BTEX …)
ET LA VAPE DANS TOUT ÇA ?
L’objectif de cette représentation est de contextualiser les risques induits par le vapotage avec ceux qu’entraînent différentes pratiques ou modes de vie. Ainsi, il apparaît moins risqué de vapoter à la montagne que de vivre à Paris ou encore de chauffer son habitation au feu de bois ou au poêle à granules. Aussi surprenantes soient elles, ces affirmations sont, aujourd’hui, soutenues par de nombreuses données. Bien loin de la perception de la population et des fumeurs, la vape constitue une réelle et indiscutable réduction des risques par rapport au tabagisme. En cela, elle est un outil de Santé publique et pourrait permettre de sauvegarder des millions de vie au cours du 21ème siècle.
Néanmoins, la vape n’est pas exempte de risques. Le risque vapologique n’est pas fixe. Il peut varier en fonction de la composition du liquide, du matériel utilisé, des conditions d’utilisation ou du comportement de l’utilisateur. C’est pourquoi, dans cette échelle, la vape a été représentée dans un intervalle et non sur un point fixe. La réduction des risques que propose la vape par rapport au tabagisme ne justifie pas n’importe quels comportements, ni l’utilisation de n’importe quels composés dans les e-liquides.
- Quels sont les différents paramètres qui influencent le risque vapologique ?
- Quelle est la prépondérance de chacun de ces paramètres dans l’estimation du risque vapologique ?
- Comment estimer le risque auquel s’expose un vapoteur ?
Telles sont les questions que l’ensemble des acteurs de la filière (fabricants, vendeurs et consommateurs) doivent se poser afin de combattre la désinformation. Ces sujets sont notamment abordés lors des sessions LemonDays que VDLV propose à partenaires professionnels.